LIGNY ST FLOCHEL
Sous le vocable de Saint-Flocel, l’église paroissiale, édifice de culte de Ligny, remonte au moyen âge et se situe non loin de la motte féodale. Il remonterait aux XVème et XVIème siècles.
Sa tour carrée, défensive avec étages dont chambres de guetteurs et salle de garde permettant la surveillance des alentours. Voutée en ogives, cette dernière présente des décors sculptés et est équipée d’une cheminée à vaste manteau. Elle porte armes des Luxembourg-Fiennes, devenu seigneur de Ligny et d’Averdoingt par son mariage avec Marguerite de Bruges, fille de Jean de Bruges et de Marie d’Egmont . Ce prince, qui avait été créé chevalier de la Toison d’Or en 1478 et mourut en 1512, est le fondateur présumé de l’église de Ligny. On y accède aux étages par une tourelle à pans actuellement couverte pyramidale en pierres munie d’un escalier à vis.
Cette tour-porche comporte des contreforts posés en diagonale et se terminant en bahuts, avec pinacles et accolades appliquées, corniche avec balustrade et mâchicoulis stylisés. Elle était surmontée ; une gouache de Charles de Croÿ l’atteste ; d’un clocher élevé avec couverture charpentée et des ardoises. En 1636, à la différence d’édifices de la région, le couronnement ainsi que la flèche sont passés à la pierre, non pas à crochets, mais les pierres posées en encorbellement portant l’ensemble à 35 mètres. Elle a été classée « Monument Historique » depuis le 25 mars 1930.
Le portail est assez bas, maçonné en grès, en anse de panier, sous une archivolte en accolade, ornée de choux frisés et de monstres sur les rampants. De chaque côté est une petite niche à culot en forme d’ange éployé. Au-dessus du grand portail est sculpté en haut-relief un écusson, le même écu reproduit sur la clef de voûte d’une des chambres de la tour.
L’église a été ravagée et incendiée en 1537 puis rebâtie dans un style ogival en 1576. Elle possède une seule nef et deux chapelles latérales formant transept à deux travées d’ouverture. Les piliers supportant les arcades d’entrée des croisillons sur le carré du transept ne sont pas semblables entre eux. Celui du sud-est est cylindrique, avec chapiteau octogone à feuillage. Celui du nord est octogone, flanqué de culots et portant armes des Caverel, écu en losage, parti de Caverel et de Lescuyer
Vendue en 1792 par les révolutionnaires elle a été rachetée par la commune en 1799.
Le bénitier, en grès, de forme octogone, est daté de 1630.
Le village recensait une communauté de 264 habitants en 1790.
La population est à ce jour de 240 habitants.
MAGNICOURT/CANCHE
Juchée en bordure d’un plateau surplombant en partie de village et bâtie au-dessus de souterrain-refuge, la petite église du XVIème siècle, consacrée à Saint-Vaast, faisait lot, dans les temps anciens, d’un ensemble de bâtiments d’une puissante abbaye locale, possession des chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, vaste abbaye avec sa basse-cour, exploitation et écuries.
L’ensemble dépendait de l’imposante abbaye d’Etrun fondée vers 800, ruinée par les Normands et rétablie par Gérard II, évêque de Cambrai (1076-1092), seigneurie et dont elle détenait les armes, une Vierge d’azur debout en robe à longue manches et en manteau tenant un sceptre fleuronné d’or (sceau de 1204) et un bras tendu avec crosse. Cet édifice est désigné à plusieurs reprises dans les chartres de Thérouanne.
L’église, initialement entourée du cimetière, a été édifiée avec soubassement en damier, maçonnée de grès et de silex, une construction en pierre et couvert de tuiles, façade triangulaire percée d’une fenêtre haute et surmontée d’un campenard.
La nef de trois travées a été reconstruite en 1774 en gardant des parties anciennes.
Le chœur présente une voûte d’ogives en pierres à nervures dont les arceaux se réunissent et se terminent dans le milieu par un cul-de-lampe aujourd’hui bûché. Il présente un bel autel en pierre de forme gothique orné de bas-reliefs symbolisant quelques épisodes de la vie du saint Pontife.
Un bénitier en grès monolithe sur pied octogone a été répertorié dans le Dictionnaire Historique et Archéologique du Pas-de-Calais.
Magnicourt-sur-Canche était un village situé sur voie romaine reliant Amiens à Thérouanne et qui, en 1793 recensait 220 habitants, qui n’était plus que 109 en 2010. Cette commune a été la patrie d’Alexandre François Augustin Petit, né le 24 février 1754, qui fut député aux Etats Généraux de 1789 et qui, en 1793, en recensait 220. Il racheta l’abbaye à la Révolution. Son fils, Jean-Baptiste Joseph, né, lui, le 17 avril 1787, a lutté contre la coalition de l’Europe Monarchique. Il a apporté pour le sauvetage de son fief. Le dernier des Petit n’est décédé qu’en 1947.
Une légende, un lieu-dit, un bois le rappelle, se tourne vers Gargantua qui, en passant et se soulageant, aurait fait naître la Canche.
MAISNIL
L’église paroissiale a été construite au XVIIIème siècle dans le style grec. D’une chapelle elle aurait été allongée en 1850 puis restaurée et élargie au début du XXème siècle, la nef passant à trois travées, chevet droit. Il existait un château à Maisnil, mais celui-ci ne se trouvait pas à côté de l’église. Les deux sont représentés dans une des gravures de l’album de Charles de Croÿ (1605-1610)
Le claveau de grès de la porte principale de cette église est daté de 1769 et sur la face du clocher, à peu près à mi-hauteur, une inscription précise les noms de l’entrepreneur, Antoine Rulence, demeurant à Neuville au Cornet.
La tour, en pierres, calcaire du pays, comme le reste de l’édifice, est de forme carrée avec étage. Elle est percée de huit baies à l’étage des cloches, et surmontée d’une flèche en charpente couverte d’ardoises.
Avant la réfection du pavé de l’église, huit pierres tombales faisaient partie du dallage. Comme toujours, en pareil cas, aucune de ces pierres n’y a été replacée. La plus grande a été scellée extérieurement à la base de la face méridionale de la tour. On y voit, malheureusement en partie effacée par l’usure, l’effigie d’une dame, vêtue d’un manteau de vair, ayant deux chiens à ses pieds, de la famille de Bonnières de Souastre qui possédait la seigneurie de Maisnil dès le XIVème siècle. Une autre grande dalle de marbre bleu sert actuellement de seuil à la petite porte de l’église. Les autres dalles tumulaires, de Jean-Philippe Damiens et de Célestine Lefebvre auraient été brisées lors de l’enlèvement de l’ancien pavé ; Par contre les inscriptions auraient été relevées dans un inventaire, vu l’Epigraphie du P. de C. qui en fait la description.
L’autel principal, les deux autres latéraux, tous trois ouvrés, mais également la chaire surhaussée de l’ange à la trompette ainsi que le confessionnal sont magnifiquement sculptés et présentent beaucoup d’intérêt. Il est regrettable que les double stalles de chaque côté du chœur en soient plus mises en valeur. Elles auraient laissé la place temporairement à la chorale.
Les chapiteaux ne laissent pas indifférent ni les vitraux ; ces dernier offerts par les familles en 1902 et qui sont de conception Latteaux Bazin de Mesnil Saint-Firmin (Oise)
L’église, de Maisnil, sous l’égide de Saint-Jean, avait jadis deux cloches, l’une disparue au moment de la Révolution et l’autre refondue en 1830.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués, soit en 1793 à 197 passant à 256 en 2007.
MONCHEAUX
La commune dépendait en 823 de l’abbaye de St-Riquier et tenu en partie en 1112 du prieuré de Ligny sur Canche.
Une famille porte son nom au moyen âge. Un Moncheaux, Simon de Moncheaux ayant été tué lors de la bataille d’Azincourt en 1415. Par la suite, la seigneurie aurait été transmise à Jean Damiens, écuyer.
Le village souffrit de grandes pertes lors de la guerre de 1535 à 1537. L’église fut dévastée et les maisons pillées. En 1596 l’armée française, commandée par le duc Anne de Montmorency, connétable de France, séjourna à Moncheaux.
L’église, sous le vocable de Saint-Martin, fut brûlée complétement et, contraint à un emprunt rare à l’époque, rebâtie en 1775 par les soins, et aux frais de monsieur Ducrocq, le curé de Monts à l’époque dont elle était l’annexe et de monsieur des Lyons, seigneur de Moncheaux. Cette église figure dans une miniature de l’album de Charles de Croÿ (1605-1610) aux côtés d’un manoir qui existe encore avec pignons à redents, (pignons flamands d’architecture espagnole), avec fenêtres à meneaux modifiées, et d’une chapelle, souvenir d’un fragment du Saint Cierge d’Arras possédé depuis une charte de 1111. Ce cierge d’origine, conservé depuis 1648, a disparu sous la Terreur. Depuis remplacé par quelques gouttes de la Sainte-Chandelle d’Arras et Notre-Dame du Joyel, et fêté en procession le 15 août.
Un campenard pourvu d’abat son en prolongement du pignon ouest.
L’église orientée de Moncheaux possède un chœur de deux travées, une nef plus longue.
L’intérieur de l’église est simple mais très coquette et possède un chœur artistiquement décoré, avec un autel en bois travaillé conservant l’ancien de l’avant Vatican 2. Une peinture représentant l’Ascension le rehausse.
Les fonts baptismaux, une très belle pièce de bois travaillé avec couvercle du bassin représentant St-Jean-Baptiste baptisant Jésus a été offert à l’église. Cette même famille a fait peindre lors d’une intention particulière, par Ch.Hollart, la fresque se trouvant en fond d’église, au-dessus de la porte.
Cet édifice religieux de Moncheaux avait comme église succursale celle de Monts-en-Ternois. Le village, commune de 218 âmes en 1793, possédait un moulin à vent à moudre blé. En 2007 ses habitants ont été chiffrés à 136.